Génocide des Tutsi
Mardi 28 juin 2011 vers 22h40
[Mise à jour : 23 juin] Le documentaire de Manolo d’ARTHUIS sur le génocide des Tutsi au Rwanda et plus particulièrement sur les activités du CPCR et la présence de présumés génocidaires rwandais sur le sol français sera diffusé sur France 2 le mardi 28 juin 2011 vers 22h40 malgré tous les efforts des protagonistes (Mme Kanziga, Bivugabagabo et Twagira) pour faire interdire sa diffusion. Il sera rediffusé le vendredi 1 Juillet vers 00h10. Initialement programmé le 31 mai 2011, la diffusion du documentaire avait été repoussée une première fois par France 2 à cause de l’arrestation de Mladic. |
A lire : Agathe Habyarimana veut s’opposer à la diffusion d’un documentaire sur le génocide.
En 1994, le Rwanda a vécu le génocide le plus rapide du XXème siècle. Plus d’un million de Tutsi ont été méthodiquement massacrés en à peine trois mois.
Dix sept ans après les faits, la justice rwandaise et internationale ont jugé et condamné les principaux responsables du génocide.
Mais combien de complices et d’assassins sont encore en liberté ? Combien vivent, en toute impunité, en France ?
Malgré des mandats de recherche internationaux, la justice française aura jusque là choisi de les ignorer.
Le documentaire de Manolo D’Arthuys sur le génocide des Tutsi au Rwanda et plus particulièrement sur les activités du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda et la présence de présumés génocidaires rwandais sur le sol français sera diffusé sur France 2 le mardi 31 mai 2011 vers 22h30.
Le documentaire sera suivi d’un plateau d’une vingtaine de minutes animé par Nicolas POINCARE, avec la participation de son Excellence Jacques KABALE, ambassadeur du Rwanda en France, de Filip REYNTJENS, constitutionnaliste et politologue belge, de Maria MALAGARDIS, journaliste et d’Alain GAUTHIER, président du CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda).
Une haine ancestrale ?
« Enre Hutu et Tutsi, une haine ancestrale »... peut-on entendre dans la présentation du documentaire (voir ci-dessous). Ces « simplifications » ou « raccourcis » dans la narration ne doivent pas occulter la réalité sociale et historique rwandaise : la « haine ancestrale » entre ces deux groupes - formant avec celui des Twa la société rwandaise - est une fiction censée expliquer le génocide, cette extermination des Tutsi - hommes, femmes et enfants - programmée et encadrée par l’État et l’armée.
Cette explication a généralement pour fonction de dédouaner la classe politique et les intellectuels rwandais ayant œuvré à la mise en place du génocide, tout comme l’inaction ou la complicité de la communauté internationale et de certains États, parmi lesquels la France et son armée.
Il est important de rappeler que l’idéologie génocidaire ne puise pas ses sources dans une supposée « haine atavique » entre Hutu et Tutsi, mais dans l’importation - par les colonisateurs Belges et l’Eglise - du racisme et de l’ethnisme au Rwanda [Lire sur ce site Hutu, Tutsi et Twa de Jean-Luc Galabert].
Gageons qu’Alain Gauthier, présent lors du débat qui suivra la diffusion du documentaire, reviendra sur cette contre-vérité historique.
« Génocide du Rwanda : des tueurs parmi nous ? »
Des « présumés génocidaires » vivent en effet en France.
Des présumés planificateurs, des organisateurs de cette extermination programmée.
Aucun de ces présumés génocidaires rwandais présent sur le sol français n’a été jugé, dix sept ans après le génocide, malgré les nombreuses actions entreprises et la détermination du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (lire le communiqué de CPCR ci-dessous).
« En faisant traîner les procédures » les autorités françaises « misent sur le découragement des rescapés et de leurs familles », rappelle Alain Gauthier.
« La France doit juger les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide au Rwanda et présentes sur le territoire français. »
De fait, « seuls quelques-uns ont été mis en examen, mais la plupart continuent de vivre en toute impunité, dans l’indifférence générale ».
Lutter contre l’impunité est une nécessité. Toute participation, toute implication dans le « crime des crimes » qu’est un génocide ne doit restée impunie.
Est-il besoin de rappeler ici cette évidence, à savoir que ce devoir de justice ne s’applique pas uniquement aux Rwandais, à ces présumés génocidaires rwandais présents sur le sol français.
Et comme le rappelait Tharcisse Karugamara, ministre rwandais de la justice, et comme le rappelle la cinquième livraison de la revue La Nuit rwandaise (dont on peut lire l’édito sur ce site), des actions doivent également être entreprises afin d’amener les responsables politiques et militaires français incriminés dans le génocide des Tutsi à répondre de leurs actes devant la justice.
Bande annonce du documentaire
« Génocide du Rwanda : des tueurs parmi nous ? » :
« Génocide du Rwanda : des tueurs parmi nous ? »
Image : Manolo D’Arthuys
Montage : Vincent Daudey
Prod : Tony Comiti Productions
Durée : 70 mn
Avec la participation de France Télévisions et du CNC
Illustration : Alain Gauthier, président du CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda).
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