BHL, Enthoven, Alain Minc, Arthur, Yvan Attal, ils sont une vingtaine à signer une tribune contre la reconnaissance immédiate de l'État de Palestine par la France dans Le Figaro du 19 septembre. Pas un mot sur le génocide en cours, sur la souffrance inouïe des Palestiniens, sur l'assassinat des journalistes, sur les violations du droit international.
Rien d'étonnant. Depuis des mois, ces militants inconditionnels de l'actuelle politique israélienne sont omniprésents dans les médias. On note cependant dans cette tribune la signature de Charlotte Gainsbourg. La comédienne a le droit absolu de signer ce qu'elle veut, sauf qu'elle joue le rôle de Gisèle Halimi dans un film prévu pour 2026 et sauf que Gisèle Halimi, toute sa vie, a toujours soutenu la cause palestinienne.
L'un de ses fils, Serge Halimi, écrit : « elle aurait lu cette tribune collective avec dégoût ».
De subtiles critiques rétorquent qu'on ne demande pas au comédien de partager les convictions du personnage qu'il incarne. Charlie Chaplin n'avait pas les mêmes idées qu'Adolf Hitler et Marlon Brando n'était pas le Parrain. Mais on imagine mal l'embarras de Charlotte Gainsbourg à la sortie du film. Comment occulter les engagements de Gisèle Halimi ? Comment se limiter au sujet du film qui est le procès de Bobigny en 1972 ?
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