hal-05330085 Ancienneté, omniprésence, diversité et transformation des paysages de la vigne

Le vin participe si fortement, depuis des siècles, à l'identité ligérienne qu'on pourrait être tenté de croire que les vignobles sont un élément naturel des paysages du val de Loire (France). Rien n'est plus faux. En effet, si la vigne est une plante en capacité de pousser spontanément à peu près partout, et qu'elle s'acclimate parfaitement dans les contrées ligériennes, les vignobles ne sont jamais par essence constitutifs des paysages. La présence de vignobles, quels que soient la période ou le territoire, témoigne toujours d'une volonté des hommes, d'une logique sociale. Le val de Loire est traditionnellement viticole non pas par une quelconque nécessité naturelle ou culturelle, mais parce qu'il existe, depuis près de deux millénaires, des buveurs, des consommateurs, des marchés proches ou lointains, à approvisionner en vins ligériens. Les motivations de ces marchés sont diverses, selon les lieux, mais aussi selon les époques et selon la qualité des productions. Les vignobles peuvent juste produire pour la table du vigneron et de ses proches dans un processus d'autoconsommation, mais aussi pour approvisionner un marché strictement local dans le cadre de circuits courts, ou encore des places plus lointaines grâce à des intermédiaires (circuit long) : la présence de la vigne dans les paysages, pour chaque lieu, est donc changeante, variable, selon les circonstances au fil des périodes. Précisons encore qu'à une même époque, les dynamiques viticoles différent selon les lieux dans le val de Loire : certaines contrées connaissent un essor de leurs vignobles quand d'autres stagnent, voire périclitent. L'histoire des paysages viticoles ligériens peut être qualifié en quatre mots-clefs : ancienneté, omniprésence, diversité, transformation.