hal-05329585 Les graviers lustrés : analyse et bilan interprétatif
Des petits galets lustrés ont été découverts dans les niveaux solutréens du Landry, ainsi que dans les niveaux gravettiens et solutréens d’autres sites du Sud-Ouest de la France, tels que le Fourneau du Diable, l’abri Casserole, Laugerie - Haute et Pech de la Boissière. L’intérêt de l’étude de ce matériel est d’établir si leur présence dans ces sites et leur aspect lustré sont dus à des facteurs naturels ou anthropiques. Bien que plusieurs facteurs naturels (vent, transport fluviatile, phénomènes périglaciaires, altérations chimiques, animaux…) puissent générer un lustre sur des graviers, diverses utilisations humaines sont également attestées et peuvent produire un aspect lustré. Les petits galets ont pu être utilisés comme éléments de parure, instruments sonores, pièces de jeu, ou encore avalés par des humains pour leurs supposées vertus curatives. L’étude comprend une révision des contextes sédimentaires des sites archéologiques où des galets lustrés ont été découverts, ainsi qu’une analyse de la distribution spatiale des graviers au Landry, comparée à celle d’autres vestiges archéologiques. Les graviers lustrés du Landry sont concentrés dans les zones riches en matériel archéologique, notamment dans le secteur 3, ce qui renforce l’hypothèse d’une origine anthropique. Des graviers collectés au Landry en dehors des zones de concentration des vestiges archéologiques, sur d’autres sites régionaux avec des graviers lustrés, ainsi que dans divers milieux naturels (littoral, terrasses alluviales, coteaux), ont été soumis à des analyses morphométriques et colorimétriques. Nous avons ainsi identifié des différences significatives entre les graviers naturels et archéologiques, ainsi qu’entre certaines collections archéologiques. Les populations solutréennes du Landry ont sélectionné des graviers de quartz semblables en morphologie et en taille, tandis que les graviers des autres sites montrent une plus grande diversité morphologique et dimensionnelle. Les graviers de la première population citée ci-dessus ont été modifiés en les faisant tourner dans un tambour à polir couvert de peau animale, ou de peau animale couverte d’un mélange d’ocre et de graisse. Certains graviers ont aussi été polis sur le plateau d’une polisseuse mécanique, couverte de limons du Landry. La rugosité des graviers archéologiques, naturels et modifiés expérimentalement, a été mesurée à l’aide d’un microscope confocal. Le lustre présent sur les spécimens archéologiques est absent sur les graviers naturels et se rapproche de celui mesuré sur les graviers polis expérimentalement dans un tambour. Nos résultats suggèrent que les graviers lustrés ont été délibérément sélectionnés et que leur aspect lustré résulte d’un contact prolongé avec de la peau animale ou un matériau souple. Nous proposons que ces petites pierres lustrées pourraient refléter une innovation culturelle initiée par les chasseurs-cueilleurs gravettiens et développée par ceux du Solutréen.
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